Poche St Nazaire : la logistique au 1er bataillon de marche

La guerre de position sur la poche de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) qui dura Cinq mois environ, nécessita pour le Commandement du 1er Bataillon placé en 1ere ligne, d’assurer une logistique stratégique.
Déployé en 3 secteurs ( nord, centre, sud) et renforcé par les F.F.I. du Morbihan pour tenir le front de la Vilaine, ( CARTE ), il était composé de 1 compagnie de 100 hommes et « d’un corps franc » d »une cinquantaine d’hommes au départ pour atteindre quasiment une centaine peu avant la libération de la poche.

2 > Secteur Nord
3 > Secteur Sud
4 > Front de la Vilaine tenu par les FFI du Morbihan
L’armement au départ était plus que sommaire ( 4 fusils de chasse équipés de 6 cartouches , 4 révolvers à barillet avec également 6 cartouches, 1 fusil mitrailleur remis en état par un armurier , 150 cartouches, 1 couteau de scout ou à cran d’arrêt pour pour chaque combattant.
Bien sûr insuffisant et disproportionné face aux allemands, nécessitant un renforcement provenant en partie du maquis de St marcel ( Morbihan ) et d’un parachutage des britanniques sur le maquis de saffré (Loire-Atlantique)
Un parc automobile équipé de plus d’une vingtaine de camions de toute sorte , réquisitionné en 39, entretenu par un sous lieutenant mécanicien et de plusieurs véhicules dont 2 tractions accidentées, transformées en jeep, pour recevoir un fusil mitrailleur à l’avant et à l’arrière…suite à la promesse non tenue des américains de les fournir pour des missions de reconnaissance.

Suite à des mesures d’économie drastique, un stock de 3000 litres d’essence avait pu être constitué ainsi qu’un stock d ‘huile moteur fourni par la société « Air liquide » et de la « SAT » d’Angers pour une station d’huile industrielle.

Un service de transmission composé de 3 officiers et de plusieurs sous officiers , dotés de 8 émetteurs « ER 44 », de 4 « O12 » et d’un appareil super puissant avec une portée de 1000 kilomètres.
De six à sept » cuisines roulantes » stockées et abandonnées par les allemands à la Chapelle sur Erdre (Loire-Atlantique), remise en état par l’entreprise « Soudure Autogène française » basée à Chantenay sur Nantes (PHOTO )

Deux fours de carbonisation réalisés sur place ont permis d’obtenir du charbon de bois, suite à une coupe de bois loué à un paysan, pour la préparation des repas.
La nourriture provenait des stocks de l’arrière, de la récupération des vivres pris dans les wagons des trains déraillés par les maquisards sous la responsabilité d’un sous lieutenant devenu « expert », mais aussi d’animaux (cochons.,volailles…) , laissées sur place dans le » no man’s land » sur la ligne de front par les fermiers, voire subtilisés même chez les allemands en bordure des deux camps qui assuraient chacun un » petit » élevage de porcelets et autres » (PHOTO)
D’une antenne chirurgicale en arrière du front, composé de deux tables d’opération répartis en 2 X 12 lits, communs à l’ensemble des forces sous la férule notamment d’une infirmière major de la guerre de 14 et d’une douche mobile et d’une étuve, mis à disposition par l’hôpital militaire de Broussais à Nantes.
Une équipe » Z » ( appellation provenant des gaz asphyxiants » de la guerre 14) avait été également mise en place au 1er bataillon, sous la responsabilité du médecin major Canas pour entretenir l’hygiène des différents fortins pour prévention et soins à donner sur place ( morpions, poux, avec traitement à « l’escabiol », ) retrait des pailles infestées et brûlées sur place, passage des vêtements à l’étuve).
Ces différents moyens et aménagements parfois sommaires, rustiques, permettaient d’entretenir et de développer le moral de ces hommes sous la responsabilité des chefs aguerris ou pas ,et non seulement de tenir un siège pour « empocher » les allemands mais aussi de réalisés des actes de bravoure …au mépris parfois de leur vie.
